Melancolia

Editeur : Noir sur blanc
Auteur : Mircea Cartarescu
Traducteur : Laure Hinckel - roumain

EAN : 9782882506672
Prix : 19 €
Collation : 199p. ; 15cm x 23cm ; épaisseur 1.7cm
Date de parution : 14/01/2021

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Traduit du roumain par Laure Hinckel


Ce sont trois longues nouvelles encadrées par deux contes. Melancolia est un livre sur l’expérience de la séparation, sur ce trauma qui a marqué notre naissance et, par la suite, chacune de nos métamorphoses. L’immense écrivain Mircea Cărtărescu en fait ici l’étude à travers trois étapes de la vie : la petite enfance, l’âge de raison, l’adolescence.

Un enfant de cinq ans, dont la mère est sortie, se persuade qu’il a été abandonné : « C’est là le point de départ de la mélancolie, de ce sentiment que personne ne nous tient plus par la main. » Isabel et Marcel, frère et sœur, vivent au sein d’une famille ordinaire comme deux enfants perdus dans la forêt profonde. Lorsque la fillette tombe malade, son frère se jure d’obtenir sa guérison en partant affronter ce qui le terrifie le plus. Un adolescent se questionne sur la différence sexuelle. Il tombe amoureux. Son corps change : mois après mois, il range dans une armoire les peaux devenues trop petites…

Magnifiques variations sur les grands thèmes de l’auteur : le passage du temps, la poésie, le réel et l’irréel, le masculin et le féminin


« …le garçon se creusait un chemin dans l’écorce de chocolat épaisse de la largeur d’une main et, par l’ouverture, pénétrait dans les profondeurs de sa maman énigmatique et dépressive comme une déesse de la solitude. Autrefois droite et haute jusqu’au plafond, remplissant l’entrée de sa silhouette au parfum d’air frais et de quignon de pain, à présent étendue comme une baleine échouée sur le rivage, sur le sol en mosaïque du magasin Concordia. Combien profonde et combien obscure était la grotte couleur café ! Quel bouleversant arome de cacao répandaient ses parois lisses et dures ! Combien vastes étaient les voûtes du ventre et des deux seins qui semblaient les coupoles d’un lieu saint ! »
(Les ponts, p. 48) 

A l’instar de l’image troublante de la maman en négatif, Mircea Cărtărescu ne cesse de développer dans sa littérature, en photographe métaphysique, les cadres obsédants d’une énigme, notre présence mystérieuse sur la terre et dans le cosmos.

Dans un registre monumental avec Solénoïde, plus en sourdine dans Melancolia, ses visions sont des tableaux de Chirico où, dans le crépuscule d’une ville-ossuaire, les silhouettes d’un Kafka ou d’un Borges, de Cioran ou encore d’Eminescu seraient convoquées, en esprits fraternels, à gesticuler les mêmes signes d’exclamation, les mêmes points d’interrogation : « Suis-je cela seulement, une fiole de solitude incrustée dans une montagne infinie ? »

Portés par la beauté étrange et fluide de la langue, dans la splendide traduction de Laure Hinckel, on ne sort pas indemnes de Melancolia. Le soleil noir de cette écriture onirique – la marque de fabrique de Mircea Cărtărescu – brûle et brille fortement, longuement.  

[source : Chronique Actualitté]

4eme de couverture :

Voici un livre sur l'enfance et ses métamorphoses.

L'arrière-plan est terrible, parfois même terrifiant, et pourtant c'est une lecture jubilatoire. Encadrées par deux contes, liées entre elles par toutes sortes d'échos, trois longues nouvelles composent Melancolía.

Un enfant de cinq ans dont la mère est sortie se persuade qu'il a été abandonné. Le garçonnet explore l'appartement, avant de s'en échapper sur les passerelles du rêve.

Isabel et Marcel, frère et soeur, vivent au sein d'une famille ordinaire comme deux enfants perdus dans la forêt profonde. Lorsque la fillette tombe malade, son frère jure d'obtenir sa guérison en partant affronter ce qui le terrifie le plus.

Année après année, comme tous les garçons, Ivan a dû ranger dans son armoire les peaux devenues trop petites... Il se demande si les filles, elles aussi, changent de peau. Puis il rencontre Dora, « la seule chose vraie dans toute cette ville-ossuaire ».