Fils & pères

Editeur : La Boîte à bulles
Auteur : Anthony Bertrand

EAN : 9782849534397
Prix : 24 €
Collation : 152p. ; 19cm x 27cm ; épaisseur 2cm ; illustrations en couleur
Date de parution : 07/09/2022

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D’enfant adopté à père au sein d’une famille homoparentale, Anthony Bertrand retrace son parcours et sa quête d'identité à travers un témoignage tout en justesse et sensibilité.

À l'âge de 4 ans, Tom fait la rencontre de ses nouveaux parents. Désormais, il s'appellera Thomas.
Très vite, il intègre sa nouvelle vie, adopte sa nouvelle famille comme la sienne, découvre l'école... Bref, Thomas est un enfant comme les autres. Enfin... c'est ce qu'il croit. À 13 ans, il découvre par hasard son nom de naissance : Tomé Batista... C'est le choc, il n'a pas la même origine que ses parents adoptifs ! Peu à peu, le décalage avec les autres enfants se fait ressentir. D'autant plus que Thomas se découvre une attirance pour les garçons. Difficile de ne pas se sentir en décalage dans un milieu petit bourgeois de province quand on n'est pas dans les clous et qu'on se cherche encore...
Pourtant, avec le temps, Thomas parvient à trouver sa place, accepte son identité d'enfant adopté, de jeune homme homosexuel. A 30 ans passés, il renoue avec son passé et rencontre ses parents biologiques. S'il découvre qu'il a peu en commun avec ceux qui lui ont donné naissance, cette quête des origines lui donnera aussi l'occasion de rencontrer ses demi-frères et d'établir avec l'un d'eux un lien fort, évident... en un mot fraternel.
Puis vient le temps de fonder une famille. Quand on n'est pas dans la norme, le chemin est semé d'embûches, encore plus si l'on refuse l'éventualité de l'adoption. Malgré tout, Thomas et son compagnon réussiront à devenir parents grâce à leur rencontre avec Mona et Violette, le couple avec lequel ils donneront la vie et partageront la garde de l'enfant dans une coparentalité À travers son propre parcours, Anthony Bertrand nous parle avec douceur et sincérité de familles et d'identité. Fils et pères constitue un récit sensible à hauteur d'homme et déconstruit le mythe du modèle familial unique. Sans jamais se montrer clivant, cet auteur de talent nous parle de tolérance, de solidarité et surtout d'amour.


INTERVIEW

Professeur d’arts appliqués, Anthony Bertrand signe ici sa première BD. Anthony retrace  avec douceur son parcours de vie marqué par son adoption et par sa propre paternité, dans un contexte de coparentalité. Un récit intime et sensible sur la filiation. 

Quel a été votre parcours jusqu’à la réalisation de cette BD ?

Professeur d’arts appliqués en lycée puis récemment en supérieur, j’ai toujours aimé dessiner. Il y a quelques années, j’ai pris des cours d’illustration et de narration. J’avais dans l’idée de raconter des souvenirs d’enfance, mais finalement cela a nourri un autre projet :  raconter ma propre histoire et la naissance de mon fils.

 

Vous avez réalisé une première version de cette BD sans éditeur. Pourquoi une telle démarche ? Vous n’avez pas eu peur qu’elle ne soit jamais publiée ?

Initialement, c’est pour mon fils que j’ai écrit et dessiné l’histoire, au brouillon dans un cahier pour qu’il en garde une trace. Mais au cours de ce travail, j’ai commencé à imaginer raconter cette histoire à un plus large public.
En 2019, j’ai montré mon projet à des professionnels au salon de Montreuil et leurs remarques très encourageantes m’ont conforté dans l’idée de le publier. Pendant le confinement, j’ai alors contacté plusieurs éditeurs. Sans retour de leur part, j’ai décidé de faire avancer mon projet, puisque j’en avais le temps, et j’ai rapidement terminé l’ensemble de mes planches. C’est à ce moment-là que j’ai contacté La Boîte à Bulles, qui m’a répondu favorablement tout en formulant quelques remarques que j’ai bien entendu prises en compte.

Pourquoi avez-vous choisi de partager votre témoignage en BD ?

Même si je n’ai aucune expérience dans le domaine et une culture BD assez réduite, c’est la forme qui s’est imposée naturellement, travaillant souvent le rapport texte et image dans mon cadre professionnel. En revanche, tenir sur la longueur et proposer quelque chose de cohérent graphiquement a été une vraie épreuve, car d’habitude, je ne dessine pas autant.
Certaines pages de la BD sont dédiées au témoignage de vos proches. Pourquoi leur avoir donné cet espace d’expression ?

C’est lorsque j’ai montré mon travail qu’on m’a conseillé de rompre le côté linéaire et chronologique du récit. N’étant pas spécialiste de l’exercice, j’avais essayé avant tout d’être simple et clair dans la manière de raconter et de dessiner mon histoire. Faire parler en direct les personnages fut l’occasion de dépasser l’histoire personnelle, en étant plus pédagogue et en ne me limitant pas à mon seul point de vue.

Au-delà de votre expérience personnelle, la représentation de types très variés de familles est-il pour vous un moyen de lever les tabous ?

Sans intention militante, raconter mon histoire m’a fait prendre conscience de sa singularité. Je me dis à présent qu’elle peut servir de témoignage et véhiculer un message d’ouverture et de tolérance sur les différentes formes de familles qui peuvent exister aujourd’hui, et qui seront mieux acceptées si elles sont rendues visibles.

Avec cet ouvrage, vous avez fait la BD de votre vie ou vous avez envie de continuer sur votre lancée ?

Au départ, oui, c’était un peu l’histoire et l’album de ma vie, mais depuis que je suis en contact avec La Boîte à Bulles, je me suis piqué au jeu et j’ai déjà quelques idées de projets… si mon travail d’enseignant m’en laisse le temps.