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Collection DOUTE b.a.t;
Le soir s'étire sur les premiers effacements
qui lapent un effet de rive. Soif et brume
chargée de sel où les façades se décollent
de salpêtre. Comme de nulle-part venu,
l'après-midi étouffe dans la sirène d'un
bateau une improbable brise. C'est peut-
être à la commissure cette grève, que
commence une lézarde dans l'écoute.
On ne sait où ni quand cela a commencé, ni si une issue est possible, sachant que le mot finir est notre compagnon d'effroi. Ne persiste que cette embrasure d'instants que nous serrons dans l'avancée. Nous y émergeons quelquefois hors limite, quand l'imprévisble libère le foyer des suffocations et au devant éclairci se fait pure respiration ; même lorsque le passé s'épaissit en lourde traîne de lambeaux. La voix de Nicolas Cendo est lente et profonde ; sans doute composée d'importance. Sans être bruyante, c'est une langue qui est incisive et inquiète ; nette et bien que peu bavarde faite d'allusives intranquillités.
Né en 1947 à Montmorillon. Nicolas Cendo a écrit des poèmes dans les revues Argile, Revue des Belles Lettres, Sud, Obsidiane, Action poétique, Port des Singes, Solaire, Banana Split, Le Mâche-Laurier, Le Nouveau Recueil, Ecriture, Cornaway, La Sape, Rehauts, If, Il Particolare.
Il a été conservateur du Musée Cantini à Marseille de 1983 à 2008 où il a réalisé de nombreuses expositions d'art moderne et contemporain.