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Nous avons brûlé trois bougies noires contre d’invisibles ennemis. Contre nos peurs intérieures. Puis nous avons commencé à écrire. Et l’écriture nous a gobés dans son vaste gosier.
Lorsque nous écrivons nous partons en dérive pour faire exister, dans nos langues, une mélodie qui peut être entendue à nouveau. Traversant des milliers de miles, d’un océan à un autre. D’une rive quittée à une rive accostée.
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Le langage est notre maison ouverte à tous.
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Nous avons des langues fumigènes, qui s’imposent à d’autres, qui enclavent ou réunissent. Mais nos langues nous parlent contre nous-mêmes, et le temps d’un poème, d’une nouvelle, nous font abonder dans le dépassement de tout sens propre : là où nous devons aller. Là où notre sente perdure.
La Revue littéraire Oyapock, créée en juin 2020 à Cayenne, entend fonder une nouvelle dynamique littéraire, propre à l’espace contemporain caribéo-amazonien. Les thèmes de prédilection des auteurs du collectif, sont en résonance avec notre monde contemporain : réalités de la migration, violences politiques et sociales, relation entre l’homme et la nature, place de la spiritualité.
