Après la compétition officielle au Festival de Cannes, "Banel e Adama" sort en salles

La société Take Shelter, basée à Orléans, a coproduit le premier long métrage de la réalisatrice franco-sénégalaise, Ramata Toulaye-Sy, sélectionné en compétition officielle au dernier Festival de Cannes. Le film sort sur les écrans le 30 août. 

Banel e Adama est une incroyable histoire d'amour qui veut se libérer des traditions et évoque sous la forme d'un conte l'émancipation féminine et le dérèglement climatique. 

L'histoire : Banel et Adama s’aiment. Ils vivent dans un petit village éloigné au Nord du Sénégal et du monde, ils ne connaissent que ça. Mais l’amour parfait qui les unit va être mis à rude épreuve par les conventions de la communauté. Car là où ils vivent, il n’y a pas de place pour les passions, et encore moins pour le chaos. 

Seul premier long métrage en compétition officielle cette année, Banel et Adama, de Ramata-Toulaye Sy, mêle le conte et la tragédie, pari risqué qui court mille fois le péril de la joliesse et du dialogue appliqué (ah la la, c’est compliqué d’invoquer légèrement le destin) mais le déjoue, parfois in extremis, grâce à un personnage féminin dont la grâce cache à la fois un secret dévorant et une force insoupçonnable. Il en faut quand on prétend s’opposer à la famille, aux traditions, à la répartition genrée des tâches. Avec Adama, qui a décliné le rôle de chef lui revenant de droit, ils projettent de s’installer à l’orée du village, dans une maison ancienne ensevelie sous le sable. Mais à mesure qu’ils l’exhument, la sécheresse frappe, les bêtes meurent, et bientôt les gens… 

Tourné en langue peule, avec des acteurs non professionnels, dans la région rurale du Fouta, le film, sans doute un peu fragile pour la bataille cannoise, surprend dès lors qu’il semble dérailler. Quand Banel, que l’on croyait inquiète, devient inquiétante et dégomme un oiseau perché sur une branche. Ou se met à dézinguer des lézards au lance-pierre, avant de les jeter au feu. Au temps pour la bluette parfumée au féminisme, le danger rôde et il s’appelle amour fou. (Télérama, Marie Sauvion, 20 mai 2023)

La réalisatrice sera présente pour une avant-première au cinéma Les Carmes, à Orléans, vendredi 25 août à 19h30, avant la sortie en salles à partir du 30 août. 

Take Shelter est une jeune maison de production, créée en 2020 par Simon Bleuzé, Alexis Genauzeau et Margaux Juvénal, récemment diplômés de la Fémis pour certains, et installée à Orléans. Elle a reçu le soutien de Ciclic et de la Région Centre-Val de Loire dans le cadre de l'aide au programme d'entreprise en 2023.