Majnoun et Leïli : chants d'outre-tombe

Editeur : La Boîte à bulles
Auteur : Yann Damezin

EAN : 9782849534038
Prix : 29 €
Collation : 23cm x 31cm ; épaisseur 2.3cm ; illustrations en couleur
Date de parution : 09/11/2022

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Sous forme d'un somptueux poème graphique en alexandrins, le drame amoureux du poète Majnoun et de son amante Leïli, inspiré de la tradition orientale.

Qaïs et Leïli sont deux amants éperdument amoureux. Si amoureux que le jeune homme, incapable de contenir sa passion, la chante à tous les vents avec tant de ferveur qu’il reçoit le surnom de « Majnoun  » (le fou). Très vite, sa réputation le précède, si bien que le père de Leïli refuse de donner la main de sa fille à ce personnage si extravagant.

Brisé, le poète se laisse dépérir, chantant sans cesse son amour perdu. Tel Orphée, ses paroles apaisent le cœur des désœuvrés et celui des animaux les plus féroces qui, bientôt, le suivent en cortège. Leïli, quant à elle, se lamente sur sa condition de femme assujettie, qui ne peut même pas, à la différence de son amant, laisser éclater publiquement son désarroi !

Peiné, le père de Leïli décide de la marier à un jeune homme « respectable » qui saura, lui, la rendre heureuse. Assistant au mariage, Majnoun périt de tristesse. Le charme de ses chants rompu, la fureur des animaux sauvages qui formaient son cortège reprend de plus belle et ces derniers dévorent son corps. Repus de ses chairs, tous entonnent l’ultime chant du poète, conjurant sa belle à le rejoindre dans la mort…

Yann Damezin revisite en alexandrins cette histoire d’amour impossible qui a inspiré les plus grands poètes orientaux.


INTERVIEW

En 2019, Yann Damezin éblouissait déjà ses lecteurs avec l’envoûtant Concerto pour main gauche. Cette fois-ci, il a choisi de mettre en images – aux couleurs chatoyantes inspirées des miniatures persanes – à un conte oriental,  l’incontournable Majnoun et Leïli

Ce conte se situe au Moyen-Orient. Dans quel contexte l’avez-vous découvert ? Êtes-vous familier de cette région du monde ?

Je ne saurais plus dire quand j’ai découvert l’histoire de Leïli
et Majnoun, mais je la connais depuis longtemps, peut-être même depuis l’enfance. 
En fait, le projet de réaliser en bande dessinée une relecture de cette très belle histoire d’amour trottait dans ma tête depuis déjà plusieurs années. Mais je n’osais pas le faire, car j’avais peur d’en donner une vision superficielle et orientaliste. J’avais peur de ne jamais avoir suffisamment de connaissances et de familiarité avec la culture persane pour éviter ces écueils. Finalement, j’ai été encouragé par un ami iranien, ce qui m’a donné la confiance nécessaire pour entreprendre ce projet et lui chercher un éditeur. 
Je porte depuis de nombreuses années un grand intérêt aux différentes cultures du monde musulman, et en particulier à la culture persane : j’apprends le persan, et j’ai déjà eu l’occasion de faire plusieurs voyages en Iran et en Turquie.

Pourquoi avoir choisi de conter cette histoire sous forme de poème en alexandrins ?  

Ce projet était pour moi avant tout une manière de rendre hommage à la beauté des poésies persanes et arabes. Il m’a donc semblé intéressant et pertinent d’opter pour une forme poétique dans ma langue maternelle, le français. Auparavant, j’avais très timidement commencé à écrire des alexandrins en réalisant dans mon coin des traductions versifiées de courts poèmes persans que j’aimais particulièrement. J’y avais pris beaucoup de plaisir, d’où l’idée d’écrire cette bande dessinée sous cette forme.

Avez-vous choisi de moderniser les personnages, notamment Leïli, qui apparaît comme une femme libre, ou était-ce déjà dans le conte d’origine ?

Il existe de nombreuses versions de l’histoire, racontées par différents poètes, de différentes origines et époques. Il y a donc des variantes, et les personnages n’ont pas tout à fait la même psychologie ou la même coloration d’une version à l’autre.
Mon inspiration pour l’écriture du personnage de Leïli vient avant tout du poète Nezâmi (XIIe siècle), chez qui les très beaux personnages de femmes ont toujours une grande justesse et une véritable personnalité, et ne sont jamais de simples faire-valoir ou prétextes, ce qui est parfois le cas chez d’autres poètes.
Votre premier album, Concerto pour main gauche, était en noir et blanc. Qu’est-ce qui vous a motivé à passer à la couleur ?

Je souhaitais que mon projet rende hommage à la peinture persane, sans pour autant vouloir imiter et singer le dessin des miniatures, ce qui m’aurait semblé un peu maladroit et artificiel. D’ailleurs, je n’en aurais certainement pas été capable. J’ai donc décidé de conserver mon propre style de dessin sans chercher à le transformer, et de faire plutôt écho aux miniatures par le choix des couleurs : la vivacité, la luminosité et la finesse des gammes colorées employées dans la peinture persane sont extraordinaires, et le fait que la couleur y possède une véritable signification spirituelle m’a également beaucoup inspiré. 

Quelle technique avez-vous utilisé pour vos illustrations ?

Le livre est entièrement réalisé à l’aide de techniques traditionnelles, sur papier. Je me suis pour l’essentiel servi d’encres colorées ainsi que de gouache, et parfois d’un peu d’aquarelle.


Né en 1991, Yann Damezin a intégré l'école Émile Cohl directement après son bac dans le but de devenir illustrateur. La littérature, le livre et l'image sous toutes leurs formes le passionnent. Ce Lyonnais aime les univers étranges et oniriques, et son travail se nourrit d'influence très diverses : miniature persane, primitifs italiens, expressionnisme etc..
Après avoir participé à l'album Emulsion en 2018, le jeune auteur publie en 2019 Concerto pour main gauche dans lequel il narre l'histoire du pianiste autrichien Paul Wittgenstein et fait démonstration de son dessin à la poésie puissante.
Sa deuxième bande dessinée - publié elle aussi à La Boîte à Bulles - est consacrée à l'histoire de Majnoun et Leïli, l'une des plus célèbres tragédie amoureuses d'Orient, qu'il adapte en un somptueux poème graphique.

Résumé :
Un poème graphique en alexandrins reprenant l'histoire du poète Qaïs et de son amante Leïli. Le poète bédouin Qaïs est passionnément amoureux de sa belle cousine Leïli, qui lui vaut d'être surnommé Majnoun, le fou, mais leur amour naissant est contrarié par les vicissitudes de la vie dans le désert. Une histoire inspirée de la tradition orientale.
4eme de couverture :

« Leïu et Majnoun, tenus loin l'un de l'autre ne purent plus se voir ni même s'entrevoir. On sépare du grain la balle de l'épeautre, mais désunir l'amour ne se peut concevoir. »

Le plus célèbre conte amoureux d'Orient adapté en poème graphique. La somptueuse rencontre de la miniature Persane et d'Alexandrin.