Publié le 30/01/2019

Tanguy Viel, Icebergs #1 "La vie aquatique" : la lecture

Jusqu'alors romancier, Tanguy Viel se lance aujourd’hui dans un travail plus réflexif sur la littérature. La lecture par l’auteur de ces textes inédits, nous offre l'occasion de suivre “en direct” les différents volets d'une grande enquête en cours.

La première lecture s'est déroulée le mardi 20 janvier à la librairie Les Temps Modernes. Pour celles et ceux qui n'ont pu être présents ou qui souhaitent s’y replonger, nous proposons à l'écoute la lecture du texte Icebergs #1 "La vie aquatique". 

Durant cette première lecture, à la fois introduction et texte plein, il est question du caractère maritime des livres, et Tanguy Viel se demande plus précisément quelle forme (un poisson, une algue ?) peut prendre cette vie aquatique du texte. Mais il est aussi question de boxe et de cinéma, du nom des plantes, d’écriture en marche, de Montaigne et de Cicéron (et de Sebald, et de quelques nombreux autres encore). Cette promenade entre les formes et les idées se fait nonchalante, en optimiste, dans ce qui constitue pour Tanguy Viel “un certain projet d'écrire [...] : celui de se tenir au plus près de sa propre pensée, celui de s'accompagner soi-même dans une vérité fluviale et toujours neuve qui serait aussi, en dernière instance, la possibilité de se constituer.”

 

Tanguy Viel, écrivain, est né à Brest en 1973. Il a publié son premier roman, Le Black Note, en 1998 aux Éditions de Minuit. En 2003, il est lauréat de la Villa Médicis et passe un an à Rome avant de venir s'installer près d'Orléans où il vit aujourd'hui. Derniers ouvrages parus : Insoupçonnable, roman, Éditions de Minuit, 2006 ; Paris-Brest, roman, Éditions de Minuit, 2009 ; Cet homme-là, récit, Éditions Desclée de Brouwer, 2009 ; Hitchcock, par exemple, récit, Naïve, 2010 ; La disparition de Jim Sullivan, roman, Éditions de Minuit, 2013.

 “Icebergs est une série de réflexions sur l'écriture, de promenades dans les allées d'une pensée qui tourne et vire, une pensée à vrai dire obsédée par les formes qu'elle peut prendre dont, justement, l'écriture. Cette pensée inquiète se demande surtout comment les autres, tous les autres, ont fait avant elle. Alors elle enquête, elle arpente les rayons des bibliothèques, elle se promène sur internet, elle se renseigne sur la vie des écrivains, elle visite leurs maisons, elle entreprend des voyages, elle regarde des films, elle s'assoit sur un banc – autant de manières pour elle de résoudre l'énigme de son expression rêvée. Mais à force d'ainsi bouger sans cesse, la pensée en question semble à son hôte un monde vraiment instable et sans bords définis. Aussi est-il nécessaire, dans cette plaine liquide, qu'émergent et cristallisent des blocs, parties visibles et flottantes, certes encore à la dérive, mais assez endurcis pour être présentés. De ce point de vue, proposer un rendez-vous mensuel en un lieu qui puisse en accueillir la lecture est une manière pour moi de donner forme à ce qui sans cela risque toujours de se perdre dans l'indéfini.” Tanguy Viel